Le blanchiment d'argent

Note pédagogique #4 sur la fraude

Le blanchiment d'argent est un élément des techniques de la criminalité financière. 

C'est l'action de dissimuler la provenance d'argent acquis de manière illégale (spéculations illégales, activités mafieuses, trafic de drogue, d'armes, extorsion, corruption, fraude fiscale…) afin de le réinvestir dans des activités légales (par exemple la construction immobilière…). 

C'est une étape importante, car sans le blanchiment, les criminels ne pourraient pas utiliser de façon massive ces revenus illégaux sans être repérés.

La nécessité du blanchiment est liée à une infraction sous-jacente c’est-à-dire une activité dont le revenu est considéré comme de l'argent sale (car illégal). Ces infractions sont listées par le Groupe d'action financière (GAFI) et dans le code pénal de chaque pays. Le noircissement d'argent est l'inverse du blanchiment d'argent, mais cette expression est moins courante.

Le blanchiment d'argent se fait généralement par trois étapes successives:

  • La phase de placement, à l'occasion de laquelle l'argent d'origine criminelle est introduit dans le système financier ;
  • La phase d'empilement, durant laquelle on accumule de nombreuses transactions pour réduire la traçabilité des fonds ;
  • La phase d’intégration qui est la phase finale, consistant à intégrer les fonds dans des secteurs variés sous forme d’investissements.

Le blanchiment d'argent est facilité par l'utilisation de sociétés écrans, l'existence de paradis fiscaux, le secret bancaire qui est poussé a l'extrême dans certains pays, et le fait que beaucoup de pays, entreprises et organisations ne sont pas suffisamment outillées en la matière.


Il faut noter que depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats Unis, les efforts pour lutter contre le financement du terrorisme ont contribué à un renforcement des outils et des efforts pour lutter contre le blanchissement d'argent. Les banques et autres institutions financières, de même que les entreprises et activités qui collectent ou utilisent beaucoup d'espèces (cash) dans leurs activités sont de plus en plus aguerris et dans certains pays obligés par la loi, d'avoir une meilleure compréhension de leurs clients et de la source des fonds qu'ils acheminent. 

Les principales techniques de blanchiment d’argent sont : 

Smurfing (dépôts répétitifs en espèces à divers endroits ou par diverses personnes)

Complicité bancaire, Achat de biens au comptant, Transfert électronique de fonds, Achat de jetons de casinos ou de tickets de loterie, Amalgamation de fonds dans des entreprises légitimes (restaurants, bars, boîtes de nuit, hôtels, bureaux de change et compagnies de distributeurs automatiques, etc.)

Raffinage (échange de petites coupures contre des grosses dans le but d’en diminuer le volume)

Altération des valeurs de bien immobilier (acquis d’une personne disposée à déclarer un prix de vente sensiblement inférieur à la valeur réelle du bien et se faire payer la différence en argent comptant afin que le blanchisseur la vende à son prix réel)

Auto-prêt (le blanchisseur prête son propre argent auprès d’un complice, documents de prêt à l’appui, pour créer l’illusion que l’argent du criminel est légitime)


Cette série est le fruit d’un partenariat entre 
la boite American Audit et le Think Tank Benin du Futur.  

Dallys Tom Medali est Expert-comptable à New York (CPA), mais aussi expert dans la prévention et la détection de fraude (CFE) et expert dans la lutte contre le blanchiment d’argent (CAMS). Il a étudié et travaillé au Benin avant d’aller aux Etats Unis où après des études additionnelles, il a travaillé dans les plus grands cabinets internationaux d’audit et de consulting à New York et à travers les Etats-Unis. C’est bien d’aider les grandes banques et autres clients à régler leurs problèmes, mais c’est encore mieux de contribuer à l’éveil de son pays.

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